Atxu Marima, le militant autochtone dernier témoin du peuple hi-merima au Brésil : « Il ne faut rien imposer aux peuples isolés » |
Membre du peuple hi-merima au Brésil, dont il est le dernier témoin, l’enfance d’Atxu Marima, militant autochtone, a été marquée par une rencontre funeste avec la société majoritaire. De passage à Paris, il se confie à l’Humanité sur les épreuves qu’il a endurées et sur la nécessité de protéger les derniers groupes humains non contactés.
Peu de personnes dans le monde ont vécu pareille histoire. Atxu Marima, renommé par ses parents adoptifs Romerito en portugais brésilien, fait partie des Hi-Merima, peuple nomade isolé du sud de l’État d’Amazonas (Brésil).
Né dans les tréfonds de la forêt amazonienne, entre le rio Purus et le rio Jurua, son destin a basculé à l’âge de 7 ou 8 ans lorsque sa famille a été contrainte au contact avec la société majoritaire. Dépourvue de défenses immunitaires adaptées à ce type de virus, elle a fini décimée par la grippe.
Dernier témoin de cette tragédie, le quadragénaire ne peut plus à son tour entrer en relation avec le reste de sa communauté – ils seraient environ 150 aujourd’hui –, dont le territoire a été « démarqué »1 en 2005 sous la première présidence de Luiz Inacio Lula da Silva, au risque de leur transmettre un virus mortel.
Il travaille désormais avec la Fondation nationale des peuples autochtones (Funai) pour que les populations coupées du monde extérieur soient préservées des prédations.
Comment est survenu le contact ?
Atxu Marima
Militant et travailleur autochtone à la Fondation nationale des peuples autochtones (FUNAI)
Tout a commencé lorsque mon père a été attaqué par un jaguar. Il a été mordu à la tête et est tombé très malade. Ma mère craignait qu’il s’en prenne à nous, car il avait des hallucinations, il nous prenait pour des tapirs ou des cochons à chasser.
Elle s’est donc sentie obligée de chercher de l’aide,