L’entreprise HysetCo, qui gère une flotte de taxis parisiens à hydrogène, a ouvert dans la capitale la plus grande station de production et de distribution d’hydrogène pour véhicules en Europe.

L’hydrogène a beau être l’élément chimique le plus abondant de l’univers, il n’est pas facile à manipuler. L’entreprise HysetCo a ainsi dû investir une quinzaine de millions d’euros pour ouvrir la plus grande station de production et de distribution d’hydrogène pour véhicules d’Europe, à Paris. Inaugurée au début de l’été 2023 à la porte de Saint-Cloud, elle peut produire chaque jour une tonne de la précieuse molécule – communément nommée « hydrogène », mais qui est en réalité du dihydrogène (H2, soit deux atomes d’hydrogène). De quoi alimenter 200 à 400 voitures…

L’hydrogène a beau être l’élément chimique le plus abondant de l’univers, il n’est pas facile à manipuler. L’entreprise HysetCo a ainsi dû investir une quinzaine de millions d’euros pour ouvrir la plus grande station de production et de distribution d’hydrogène pour véhicules d’Europe, à Paris. Inaugurée au début de l’été 2023 à la porte de Saint-Cloud, elle peut produire chaque jour une tonne de la précieuse molécule – communément nommée « hydrogène », mais qui est en réalité du dihydrogène (H2, soit deux atomes d’hydrogène). De quoi alimenter 200 à 400 voitures.

Actuellement, la quasi-totalité de l’hydrogène utilisé par les humains est générée à partir d’énergies fossiles, ce qui émet beaucoup de CO2. Celui distribué par cette station est en revanche obtenu en faisant passer un courant électrique dans de l’eau. Cette opération – l’électrolyse – n’émet que de l’oxygène et pas de CO2, si l’on exclut celui lié à la production de l’électricité. Pour qu’il fasse avancer une voiture, cet hydrogène doit ensuite passer dans une pile à combustible où, mélangé à de l’air, il va produire de l’électricité qui actionne le moteur.

Problème : l’hydrogène est ultraléger et, s’il contient beaucoup d’énergie par kilogramme, ce kilo occupe un volume très important. Il doit donc être compressé à très haute pression (700 bars) dans le réservoir de la voiture pour lui offrir une autonomie satisfaisante. Autre problème : l’hydrogène est extrêmement inflammable.

Ces contraintes de production font grimper les coûts des véhicules – deux fois plus cher que leurs équivalents électriques – et des infrastructures. C’est pourquoi la plupart des experts ne voient pas dans l’hydrogène la solution miracle pour décarboner les transports et déconseillent de l’utiliser pour les voitures légères individuelles. Le véhicule électrique affiche en effet un rendement meilleur et des coûts inférieurs.

Pertinent pour les modes lourds

Pourquoi alors insister avec l’hydrogène ? Parce qu’un véhicule qui y a recours se recharge plus rapidement et peut embarquer un stock d’énergie plus important. L’hydrogène se révèle donc approprié pour certains modes lourds (bus, trains non électrifiés, engins de chantier ou de manutention…) et pour des flottes de véhicules captives1, à l’image des taxis, qui effectuent de longues distances chaque jour.

C’est justement le pari d’HysetCo. L’entreprise, créée en 2015 par Air Liquide, IDEX, la Société du taxi électrique parisien et Toyota, puis rejointe par TotalEnergies, exploite une flotte de 300 taxis à hydrogène en Île-de-France, sous la marque Hype. Et ses objectifs pour 2024 sont ambitieux : huit nouvelles stations à hydrogène en Île-de-France, en plus des quatre qu’elle compte déjà, et un doublement de sa flotte de taxis.

La société compte aussi se lancer ailleurs (Le Mans, Bordeaux, Barcelone, Madrid, Lisbonne, Porto et Bruxelles). Elle bénéficie pour cela de plusieurs dizaines de millions d’euros de subventions nationales et européennes dans le cadre des plans de soutien au déploiement de l’hydrogène. Mais elle devra surmonter de nombreux obstacles techniques et économiques qui pourraient ralentir son développement et dissuader les constructeurs de se lancer sur ce créneau. Le soutien des pouvoirs publics sera donc indispensable.

QOSHE - A Paris, les taxis à hydrogène tentent de passer la seconde - Matthieu Jublin
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A Paris, les taxis à hydrogène tentent de passer la seconde

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18.09.2023

L’entreprise HysetCo, qui gère une flotte de taxis parisiens à hydrogène, a ouvert dans la capitale la plus grande station de production et de distribution d’hydrogène pour véhicules en Europe.

L’hydrogène a beau être l’élément chimique le plus abondant de l’univers, il n’est pas facile à manipuler. L’entreprise HysetCo a ainsi dû investir une quinzaine de millions d’euros pour ouvrir la plus grande station de production et de distribution d’hydrogène pour véhicules d’Europe, à Paris. Inaugurée au début de l’été 2023 à la porte de Saint-Cloud, elle peut produire chaque jour une tonne de la précieuse molécule – communément nommée « hydrogène », mais qui est en réalité du dihydrogène (H2, soit deux atomes d’hydrogène). De quoi alimenter 200 à 400 voitures…

L’hydrogène a beau être l’élément chimique le plus abondant de l’univers, il n’est pas facile à manipuler. L’entreprise HysetCo a ainsi dû investir une quinzaine de millions d’euros pour ouvrir la plus grande station de production et de........

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