Sucre : derrière la douceur, un marché de brutes

Avec les fêtes, on en oublierait presque les effets néfastes du sucre pour la santé et l’environnement. Alors qu’il est un des produits les moins bio de la planète, les plus mondialisés et au cours très volatil.

Il est partout, même là où on ne l’attend pas. De betterave ou de canne, en sirop ou en grain, le sucre abonde dans les pâtisseries et autres bonbons, mais aussi dans les laitages, le pain de mie, la charcuterie ou certaines sauces. Ingrédient bon marché pour les industriels, les cristaux blancs servent à la fois d’exhausteur de goût, de texturant et de colorant.

Mais surtout, ce sucre ajouté par l’agro­industrie s’additionne à l’ensemble des glucides déjà contenus dans les autres aliments, tels que le pain, les fruits ou les légumes.

Au total, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), près de 20 % des enfants français...

Il est partout, même là où on ne l’attend pas. De betterave ou de canne, en sirop ou en grain, le sucre abonde dans les pâtisseries et autres bonbons, mais aussi dans les laitages, le pain de mie, la charcuterie ou certaines sauces. Ingrédient bon marché pour les industriels, les cristaux blancs servent à la fois d’exhausteur de goût, de texturant et de colorant.

Mais surtout, ce sucre ajouté par l’agro­industrie s’additionne à l’ensemble des glucides déjà contenus dans les autres aliments, tels que le pain, les fruits ou les légumes.

Au total, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), près de 20 % des enfants français dépassent la recommandation de consommation de glucides, fixée à 100 g/jour de sucres totaux. Du côté des adultes, l’addiction n’est pas moins grave, en particulier chez les 30 % d’hommes qui dépassent la limite en raison de leur surconsommation d’alcool par rapport au reste de la population. Avec, à la clé, des effets documentés en matière de surpoids, de diabète ou de maladies cardiovasculaires.

La France, premier producteur européen

En Europe, la plupart du sucre dit « de bouche », celui que nous stockons dans nos placards pour les pâtisseries ou le café, reste du sucre de betterave.

La France est très loin derrière les géants que sont le Brésil, l’Inde ou la Chine

Chaque année, près de 20 000 planteurs répartis dans les régions Centre, Normandie et surtout Hauts-de-France la sèment au printemps sur plus de 400 000 hectares. A partir de septembre, les tubercules sont récoltés puis envoyés vers une vingtaine d’usines où ils y seront épluchés, broyés, puis cuits. Après cristallisation, près de 4,5 millions de tonnes de sucre sont commercialisées chaque année, faisant de la France le premier producteur européen et le neuvième producteur mondial de sucre. Loin, très loin cependant derrière les géants que sont le Brésil, l’Inde ou la Chine.

Environ 20 % des betteraves sont également utilisées pour produire de l’éthanol, soit 15 millions d’hectolitres en 2024 pour l’Hexagone, à peine 4 % de la production brésilienne.

Derrière le plaisir de nos papilles et l’ensemble des maladies liées à l’alimentation ultratransformée se cachent donc à la fois un tissu industriel dense et une rude compétition internationale. Sur ce marché globalisé, la betterave est une exception : c’est bien la canne,........

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