Dans sa grande générosité, l'État prelève 12 milliards sur l'Unedic mais lu...

Du compte-rendu du débat en séance plénière du Sénat sur le budget de la Mission Travail et emploi du PLF 2026 nous extrayons ce qui concerne l'Unédic.

Ghislaine Senée, sénatrice écologiste des Yvelines, rapporteure spéciale de la commission des finances.

Je reviens à présent à l’Unédic. Je tiens à redire ma profonde inquiétude face au prélèvement opéré par l’État sur ses ressources, alors même que l’assurance chômage fait face à un retour durable au déficit.

Après une année 2025 proche de l’équilibre, le régime enregistrerait un déficit de 1,3 milliard d’euros en 2026. Dans ces conditions, le prélèvement prévu par l’État revient à créer artificiellement du déficit et à affaiblir la capacité de l’Unédic à jouer son rôle de stabilisateur, alors qu’une remontée prochaine du chômage est annoncée.

Cette ponction est d’autant moins justifiée que cette dette résulte en partie des décisions de l’État durant la crise sanitaire, qu’il n’a jamais compensées.

Raymonde Poncet Monge, sénatrice écologiste du Rhône

En 2023, un arrêté a fixé, de manière unilatérale et sans concertation avec l’organisme gestionnaire paritaire, une sous-compensation des allocations d’assurance chômage pour une durée de trois ans. Cette décision a entraîné une perte de recettes de près de 12 milliards d’euros pour l’Unédic, montant auquel il faut ajouter 1 milliard d’euros d’intérêts cumulés liés à cet endettement.

Depuis trois ans, l’État fragilise la trajectoire budgétaire de l’Unédic et porte atteinte à l’autonomie de la gestion paritaire. Ces prélèvements suscitent d’ailleurs l’opposition unanime des partenaires sociaux.

Les gestionnaires de l’assurance chômage ont tous officiellement demandé au Premier ministre, par courrier, de revoir la ponction de 4,1 milliards d’euros prévue pour 2026, afin de ne plus compromettre le désendettement du régime.

Nous proposons donc de revenir sur cette........

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