Aujourd’hui, il semble qu’il soit difficile de se penser comme membre actif de la communauté: la priorité est devenue l’intimité de la famille et des amis alors que les enjeux communs sont immenses. Alors comment se relier au territoire? Dans ce processus de réappropriation politique, quel rôle joue l’éducation, comprise au sens large et destinée à l’ensemble de la population?
De fait, quelle que soit la filière de formation, tout un chacun suit ou a suivi un parcours ancré dans le paradigme de la modernité à l’origine de la civilisation thermo-industrielle. Une telle formation s’effectue au détriment d’autres dimensions comme les dimensions symbolique, émotionnelle et sensorielle de l’expérience humaine. Or, si la pensée rationnelle demeure fondamentale, pour mieux appréhender l’avenir, il faut faire place également à l’intuition, aux récits symboliques, au travail sur les mythes ou les émotions par exemple.
«Il faudrait penser l’ensemble de notre territoire comme un territoire apprenant et le faire vivre comme tel par les jeunes ainsi que par l’ensemble de la population.»
Afin de mieux résonner avec notre environnement, il semble nécessaire de penser l’éducation au-delà des sphères de l’école ou de la famille. Ainsi, il faudrait penser l’ensemble de notre territoire comme un territoire apprenant et le faire vivre comme tel par les jeunes ainsi que par l’ensemble de la population: une éducation buissonnière en somme. Les tiers lieux éducatifs comme les FabLab doivent par exemple être encouragés.
Dans la société de connaissances qui est la nôtre, il est important de multiplier les occasions d’appropriation du savoir, dans les temps scolaires mais aussi extrascolaires, associatifs, de loisirs ou de connaissance du monde du travail.
Pour ce faire, les démarches éducatives se doivent d’être ouvertes sur leur environnement et leur territoire afin de favoriser la contextualisation des savoirs et de redonner du sens aux apprentissages. Ainsi, tant le chemin vers l’école que les relations tissées par les habitants au sein du quartier et entre voisins, ou encore les événements communautaires, tout cela participe à des formes d’apprentissages. Dans tous les cas, développer une culture de l’expérience dans laquelle s’épanouit l’interaction entre les individus, leur histoire et leur milieu nous semble fondamental.
Par conséquent, partir des apprentissages plutôt que de l’enseignement a pour conséquence de distribuer la responsabilité éducative à l’ensemble du territoire: nous devenons ainsi un territoire apprenant ou un réseau apprenant qui favorise l’apprentissage in situ et in vivo, dans et hors les murs des institutions, où l’on associe différents acteurs de l’espace territorial.
Ce décloisonnement des espaces de formation nous fera vivre dans une meilleure résonance avec notre environnement, comme le dirait le philosophe allemand Hartmut Rosa. Aussi convient-il d’emprunter ce chemin pour vivre véritablement sur un territoire apprenant et s’éduquer à une citoyenneté universelle.
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L’éducation devrait cheminer partout dans la cité
Aujourd’hui, il semble qu’il soit difficile de se penser comme membre actif de la communauté: la priorité est devenue l’intimité de la famille et des amis alors que les enjeux communs sont immenses. Alors comment se relier au territoire? Dans ce processus de réappropriation politique, quel rôle joue l’éducation, comprise au sens large et destinée à l’ensemble de la population?
De fait, quelle que soit la filière de formation, tout un chacun suit ou a suivi un parcours ancré dans le paradigme de la modernité à l’origine de la civilisation thermo-industrielle. Une telle formation s’effectue au détriment d’autres dimensions comme les dimensions symbolique, émotionnelle et sensorielle de l’expérience humaine. Or, si la pensée rationnelle demeure fondamentale, pour mieux........
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