Au début de chaque législature, le Conseil d’État définit ses priorités politiques et les inscrit dans son programme de législature. Cela constitue toujours un moment clef dans le microcosme politique vaudois puisque c’est le meilleur document pour prendre la température d’un gouvernement et découvrir ses priorités. C’est en effet ce programme qui guidera l’action du gouvernement et son administration le temps de la législature, jusqu’en 2027 tout de même.
J’ai donc lu avec la plus grande attention le programme de législature 2022-2027 du gouvernement vaudois qui vient de sortir. Puis je l’ai relu pour être certain de n’avoir manqué aucune page et je me suis demandé où étaient passées les mesures pour les locataires. C’est simple ; on a beau relire ce programme dans tous les sens, la législature à venir ne sera pas celle des locataires. Et de loin pas.
«L’orientation indiquée par ce document cadre est inquiétante à plus d’un titre pour la majorité des habitant·e·s du canton.»
Malgré un préambule plutôt optimiste où il est indiqué que « la législature qui s’ouvre est une chance de tracer de nouvelles lignes, d’imaginer des solutions innovantes, au-delà des clivages», il semblerait que certains clivages soient particulièrement tenaces. Si les solutions innovantes et sans clivage consistent à demander aux locataires de renoncer à leur droit de contester les hausses après des rénovations énergétiques ou de défaire un des rares outils à disposition des collectivités publiques pour construire des logements à loyer abordable (la LPPPL), on a vu de meilleures innovations…
Lorsqu’on connaît la difficulté à trouver un logement abordable, ou un logement tout court, que sept ménages sur dix sont locataires dans notre canton, l’orientation indiquée par ce document cadre est inquiétante à plus d’un titre pour la majorité des habitant·e·s du canton.
D’abord, le taux de logements vacants pour l’ensemble du canton de Vaud est de 1,1%, soit à un niveau historiquement bas. Il est d’usage de considérer le marché comme équilibré lorsqu’il affiche un taux de vacance de 1,5%, ce qui n’est plus le cas depuis 1999. En d’autres termes, cette crise est inscrite dans la durée et ne va pas s’atténuer.
Ensuite, ce programme occulte intégralement le coût des loyers. Pourtant, le logement est l’un des principaux postes de dépense dans le budget des ménages, si ce n’est le plus important. Le loyer représente en effet une charge d’autant plus grande que le revenu est moins élevé, le taux d’effort pouvant aller jusqu’à presque 40% pour certains ménages. Cumulé à la forte inflation qui affecte déjà durement le pouvoir d’achat de la plupart des locataires et une hausse du prix des énergies encore plus importante, il est invraisemblable que cette thématique soit à ce point occultée.
Une chose est sûre : l’ASLOCA Vaud, qui compte plus de 40’000 membres, s’opposera avec force à toute détérioration de la situation des locataires, si nécessaire en lançant un ou plusieurs référendums.
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Programme de législature: où sont les mesures pour les locataires?
Au début de chaque législature, le Conseil d’État définit ses priorités politiques et les inscrit dans son programme de législature. Cela constitue toujours un moment clef dans le microcosme politique vaudois puisque c’est le meilleur document pour prendre la température d’un gouvernement et découvrir ses priorités. C’est en effet ce programme qui guidera l’action du gouvernement et son administration le temps de la législature, jusqu’en 2027 tout de même.
J’ai donc lu avec la plus grande attention le programme de législature 2022-2027 du gouvernement vaudois qui vient de sortir. Puis je l’ai relu pour être certain de n’avoir manqué aucune page et je me suis demandé où étaient passées les mesures pour les locataires. C’est simple ; on a beau relire ce........
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