L’arrogance zurichoise n’est pas qu’un cliché. Il suffit de lire le commentaire de la «NZZ» ce jeudi pour le constater. Peter Birrer travaille depuis plus de vingt ans chez nos confrères de la vieille dame radicale. Et son commentaire du jour suinte le complexe de supériorité. En vrac: les clubs vaudois sont provinciaux, Lausanne est plus une ville de hockey que de football, s’il y avait 10’700 personnes dans une Pontaise «vieille comme le monde» mardi soir, c’est par pur voyeurisme pour voir crever le FC Sion. Quant à Yverdon, il tente de marquer des points avec son «charme rural».

Allez, on tente l’arrogance vaudoise. Zurich gagne plus de titres de champions suisses sur la glace – même si c’est raté pour cette année - que sur le gazon. Il faut des jumelles pour voir les joueurs de GC ou du FCZ au Letzigrund, par-delà la piste d’athlétisme. Les projets de nouveaux stades des bords de la Limmat sont gelés depuis des décennies. Et la banlieusarde industrieuse Winterthour n’a pas «le charme rural» d’Yverdon, mais son enceinte de la Schützenwiese sent bon l’ode au football amateur.

Sur les ondes de la RTS, deux Valaisans s’en sont aussi donné à cœur joie. Aux poncifs attendus de son chef des sports, Joël Robert, sont venus s’ajouter ceux d’Edmond Isoz, né à Château-d’Œx. On ne sait pas trop pourquoi on ressort du formol l’ancien directeur de la Swiss Football League qui n’y a pas laissé un souvenir impérissable, mais les deux voix du «Vieux-Pays» - allez, un petit cliché, un - partageaient l’avis que ni Stade Lausanne Ouchy ni Yverdon Sport n’avaient leur place en première division suisse.

«Nos deux «petits» ont gagné le droit d’aller voir plus haut.»

Eh bien moi, je préfère les discours à l’humilité ambitieuse de Vartan Sirmakes et Mario Di Pietrantonio aux pitreries de Christian Constantin, dont le patronyme est celui d’un empereur mais qui agit comme un roitelet apôtre du martyre (c’est de la faute aux arbitres, à la ligue qui ne nous aime pas, à la VAR qui nous a volé 20 points).

Trois clubs du canton en Super League, c’est en effet historique et on ne sait pas si cela va durer. Mais sur le terrain, avec un jeu souvent bien plus léché que celui des Alémaniques, nos deux «petits» ont gagné le droit d’aller voir plus haut et d’y accompagner le Lausanne-Sport d’Ineos. Alors aujourd’hui, on précise aux Zurichois et aux autres grincheux qu’on est fiers d’être Yverdonnois, qu’on est fiers d’être Lausannois, qu’on est fiers d’être Vaudois. C’est un demi-Valaisan fan de Xamax (saison d’horreur d’ailleurs) qui vous le dit.

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QOSHE - Fier d’être Vaudois - Claude Ansermoz
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Fier d’être Vaudois

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08.06.2023

L’arrogance zurichoise n’est pas qu’un cliché. Il suffit de lire le commentaire de la «NZZ» ce jeudi pour le constater. Peter Birrer travaille depuis plus de vingt ans chez nos confrères de la vieille dame radicale. Et son commentaire du jour suinte le complexe de supériorité. En vrac: les clubs vaudois sont provinciaux, Lausanne est plus une ville de hockey que de football, s’il y avait 10’700 personnes dans une Pontaise «vieille comme le monde» mardi soir, c’est par pur voyeurisme pour voir crever le FC Sion. Quant à Yverdon, il tente de marquer des points avec son «charme rural».

Allez, on tente l’arrogance vaudoise. Zurich gagne plus de titres de champions........

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