Avant que ne s’ouvre le Salon de l'agriculture et après que le pays a revisité la « Ferme France » à l’occasion de la révolte des agriculteurs, le Premier ministre a eu raison de mettre l’accent sur l’importance de notre souveraineté alimentaire. Dans la loi à venir, « l’agriculture sera définie comme un besoin fondamental de la nation » ce qui ne peut que me réjouir et réjouir notre profession de restaurateurs. Sans les produits français de très grande qualité et la diversité dans l’excellence qui fait la particularité de notre pays, nous ne serions pas grand-chose.

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Et à l’issue de cette crise, le mot qui retient mon attention est celui de « valeur ». D’abord, les valeurs qu’ont portées les agriculteurs. Ils ne demandaient pas d’argent mais une reconnaissance de leur travail, de cesser d’être les éternels perdants des négociations entre industriels et la grande distribution, et qu’on allège les contraintes administratives.

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Les agriculteurs sont passionnés par leur travail et c’est sans doute pour cela qu’ils ont tant sacrifié. Et je suis persuadé qu’ils ne sont pas opposés à des réglementations lorsqu’elles leur permettent de créer de la valeur. Encore faut-il que leurs produits ne soient pas concurrencés par des importations douteuses. Un poulet sur deux est importé. Pourquoi ? Il n’y a rien qui le justifie sinon des accords internationaux signés discrètement et le rouleau compresseur du low cost.

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C’est pour toutes ces raisons que je soutiens et participe depuis des années à la démarche de Bleu-Blanc-Cœur dont l’approche est à mon sens la réponse pragmatique à cette crise. Ils ont rassemblé des agriculteurs français mais aussi des scientifiques et des médecins dans une famille de pensée et d’action. Véritable réponse au low cost, la valeur de leurs produits se trouve dans le respect de l’environnement, de la santé et de la juste rémunération du travail des agriculteurs. J’ajoute que la première obligation à laquelle ils se plient avec enthousiasme est celle du résultat, celle de délivrer un produit vérifié comme scientifiquement bon. Le prix n’est pas la valeur et nous serons là pour le rappeler avec force lors du Salon de l’agriculture.

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Thierry Marx : "Les agriculteurs ne demandent pas d’argent mais la reconnaissance de leur travail"

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15.02.2024

Avant que ne s’ouvre le Salon de l'agriculture et après que le pays a revisité la « Ferme France » à l’occasion de la révolte des agriculteurs, le Premier ministre a eu raison de mettre l’accent sur l’importance de notre souveraineté alimentaire. Dans la loi à venir, « l’agriculture sera définie comme un besoin fondamental de la nation » ce qui ne peut que me réjouir et réjouir notre profession de restaurateurs. Sans les produits français de très grande qualité et la diversité dans l’excellence qui fait la particularité de notre pays, nous ne serions pas grand-chose.

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