Il ne se passe plus une semaine sans que la violence quotidienne et débridée assassine l’innocence de la jeunesse et sème la terreur à l’école. Ce déferlement de haine vient à nouveau de frapper à Marseille, où la directrice d’une école publique a été agressée et traitée de raciste pour avoir simplement appliqué le règlement conditionnant la participation d’un élève à une sortie scolaire, à l’autorisation des parents.

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La répétition des crimes et des menaces de mort en ce printemps 2024 auront enfin fait prendre conscience au gouvernement de la nécessité de mieux lutter contre l’emprise de l’islamisme radical dans nos écoles.

Au temps des idéologies de déconstruction et de haine qui traversent la société, aucun plan aussi ambitieux soit-il de lutte contre la violence à l’école ne pourra néanmoins porter ses fruits, si la déculturation et le rejet de la France ont droit de cité dans les établissements scolaires, et au-delà dans notre République. Or, les pouvoirs publics ont récemment pavé la voie à la déculturation, aux tensions et aux violences qu’ils dénoncent par ailleurs.

Pratiquement plus une semaine ne se passe sans une nouvelle démonstration de ces reniements : c’est un concours à l’école publique pour déconstruire le racisme où l’on apprend aux élèves que le blanc est responsable de tous les maux de notre société ; c’est une affiche grenobloise qui propage actuellement l’idée d’un racisme général de la société française envers les immigrés ; c’est une croix qui disparaît des Invalides sur l’affiche officielle des Jeux Olympiques.

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Et cet hiver, pour ne pas risquer de heurter les islamistes, ce sont des sapins de Noël qui disparaissent et c’est une note de la RATP qui interdit de souhaiter « Joyeux Noël ». Avec soit la complicité, soit l’aveuglement des autorités publiques, prospère ainsi dans nos territoires une doctrine de guerre contre notre civilisation.

Doctrine au nom de laquelle, il faut effacer, renier, expier. Alors qu’elle s’enfonce dans les profondeurs du classement PISA, comment notre Éducation nationale a-t-elle pu ainsi choisir de prendre sa part dans cette œuvre de construction de potentiels élèves haineux et revanchards ?

L’État ouvre les portes de l’École au racisme qu’il prétend combattre, en soutenant une opération baptisée « Nous Autres » proposant aux classes de la maternelle à la sixième de réaliser un travail qui illustre « la déconstruction du racisme », avec la remise de prix… racialistes. En effet, pour ce concours « chaque classe lauréate gagnera… » les ouvrages de Lilian Thuram, dont le livre La pensée blanche développe sans la moindre nuance la thèse selon laquelle la pensée de « l’homme blanc », caractérisée par l’avarice et la soif de domination, serait à l’origine d’un racisme « systémique » en Occident et, plus largement, de l’ensemble des maux du monde contemporain.

Voilà donc la médaille que l’on propose à nos bambins : une perfusion de masochisme raciste, que l’on appelle pudiquement racialiste, illustré par ces quelques extraits : « Êtes-vous prêts à entendre que votre responsabilité individuelle et collective est engagée et qu'il faudra bien vous y confronter ? Acceptez-vous de reconnaître que l'infériorisation des non-blancs a permis à vos ancêtres, et continue de vous permettre, de jouir d'importants avantages dans la guerre des places qui se vit dans le monde ? L'appétit de l'homme blanc pour la possession matérielle et le pouvoir l'a aveuglé sur le mal qu'il a causé. »

On ne lutte pas contre le racisme auprès des élèves, qui plus est des plus jeunes, par une propagande raciste contre les blancs, on fabrique au contraire des élèves racistes avec toute l’autorité morale et intellectuelle que confère l’École !

Apprendre aux élèves que les blancs sont sans foi ni loi, racistes et dominateurs est en effet l’une des voies les plus directes pour nourrir la haine qui tient les couteaux. Convaincue, selon la formule que l’on prête à Edmund Burke, que le mal prospère sur l’inaction des hommes de bien, l’association La France en Partage, qui défend l’héritage culturel de notre pays, a saisi, par la voix de son avocat, maître Henri de Beauregard, la ministre de l’Éducation nationale d’une demande de retrait de son soutien illégal à l’opération « Nous autres », comme elle avait d’ailleurs aussi saisi la RATP pour la mettre en demeure de ne pas réitérer à l’avenir l’interdiction, contraire à nos règles de droit, de souhaiter « Joyeux Noël ».

À l’école comme en dehors, nous récoltons aujourd’hui les fruits pourris de cette folie consistant à nous avilir, à nous compromettre et à effacer notre culture française. Folie annoncée d’ailleurs comme un marqueur de l’idéologie d’Emmanuel Macron lorsqu’il affirmait qu’il n’existait pas de culture française. Comment protéger et défendre ce qui n’existe pas ?

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Or, comme le disait Jean Price Mars, « nous n’aurons de chance d’être nous-mêmes que si nous ne répudions aucune part de notre héritage » : il est temps de faire revenir Jules Renard dans les salles de classe. Car on ne construit pas une école et une société apaisée sur de la haine de soi, ni sur du déni, ni sur de la culpabilisation permanente ! Car la paix ne pourra jamais sortir d’un effacement de la culture et de l’âme d’un pays.

La France comme l’école ne guériront pas sans réinsuffler la transmission de l’amour de notre histoire, de notre culture, et sans réinventer un universalisme où toutes les personnes désireuses de faire société et de bâtir notre nation pourront se retrouver. Au-delà d’une politique globale de fermeté absolue envers tous ceux qui répandent et nourrissent la violence et le meurtre, il faut réarmer nos mots et notre culture contre les balles et les couteaux.

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Carine Chaix, avocate de Mickaëlle Paty : "On ne construit pas une école apaisée sur la haine de soi"

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22.04.2024

Il ne se passe plus une semaine sans que la violence quotidienne et débridée assassine l’innocence de la jeunesse et sème la terreur à l’école. Ce déferlement de haine vient à nouveau de frapper à Marseille, où la directrice d’une école publique a été agressée et traitée de raciste pour avoir simplement appliqué le règlement conditionnant la participation d’un élève à une sortie scolaire, à l’autorisation des parents.

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La répétition des crimes et des menaces de mort en ce printemps 2024 auront enfin fait prendre conscience au gouvernement de la nécessité de mieux lutter contre l’emprise de l’islamisme radical dans nos écoles.

Au temps des idéologies de déconstruction et de haine qui traversent la société, aucun plan aussi ambitieux soit-il de lutte contre la violence à l’école ne pourra néanmoins porter ses fruits, si la déculturation et le rejet de la France ont droit de cité dans les établissements scolaires, et au-delà dans notre République. Or, les pouvoirs publics ont récemment pavé la voie à la déculturation, aux tensions et aux violences qu’ils dénoncent par ailleurs.

Pratiquement plus une semaine ne se passe sans une nouvelle démonstration de ces reniements : c’est un concours à l’école publique pour déconstruire le racisme où l’on apprend aux élèves que le blanc est responsable de tous les maux de notre société ; c’est une affiche grenobloise qui propage........

© Marianne


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