Fin janvier, les stands des collectifs de la Grève féministe sont réapparus dans la rue. Et pour cause: le 3 mars, la population suisse décidera d’adopter ou non une 13e rente AVS, un objet déterminant pour de nombreuses femmes – et pour les hommes qui ont touchés des salaires modestes. Et plus largement pour le pouvoir d’achat des retraité·es, laminé par la hausse du coût de la vie, que le renchérissement régulier de l’AVS ne compense pas.

L’écart de rente entre hommes et femmes s’élève à 32,8%. Comme l’image le Equal pension day (jour de la retraite égalitaire), ces dernières auraient en moyenne cessé de toucher une retraite le 1er septembre dernier. Et près de 50% d’entre elles ne perçoivent aucune rente de 2e pilier, en raison de salaires trop bas perçus à temps partiels dans des métiers précaires ou mal payés où elles forment le gros des troupes.

C’est donc bien sur l’AVS qu’il faut agir, la seule assurance vieillesse qui bénéficie à tout le monde. Des bonifications pour tâches éducatives y sont notamment prévues, offrant un léger supplément de rente aux femmes. Rien de tel dans le 2e pilier. A noter que la solidarité sur laquelle repose le 1er pilier, les retraités et retraitées la manifestent largement, en gardant gratuitement leurs petits-enfants. C’est près de huit milliards qu’ils et elles font ainsi économiser à l’Etat chaque année.

Au-delà de ces chiffres, comment tolérer que quasiment une retraitée sur cinq vive dans la pauvreté? Compte chaque sou? Redoute tout accroc de santé, n’aie aucune sécurité financière? Cette réalité inacceptable, ceux et celles dont l’équilibre comptable de l’AVS est le seul souci la passent sous silence, préférant sacrifier la dignité de trop nombreuses personnes au motif d’un hypothétique effondrement du 1er pilier. Maintes fois prophétisé, celui-ci n’a toujours pas eu lieu. Et selon le prognostic prudent du Conseil fédéral, l’AVS fera 3,5 milliards de bénéfices en 2026.