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Je souffre du tsundoku, le «syndrome de la pile à lire», qui touche toutes les personnes qui achètent davantage de livres qu’ils n’ont le temps d’en lire. Récemment, en lisant la biographie de Gottlieb Duttweiler, j’ai identifié la source de mon problème: la découverte d’Ex Libris. Dans les années 1950, ils se sont mis en tête de rendre le livre plus abordable au grand public. Derrière ce projet, Gottlieb Duttweiler et sa conviction profonde, qui l’obsède dans l’ensemble de ses projets: tout coûte inutilement trop cher. Il faut réduire les marges pour rendre la vie plus douce aux classes moyennes et aux pauvres.

En 1925, quand Duttweiler fonde ce qui deviendra la Migros, il faut s’imaginer un homme qui abat sa dernière carte. Revenu d’un séjour au Brésil, personne ne veut l’engager. Alors, à défaut de trouver un travail, il s’en imagine un. L’idée lui vient devant un magasin en vieille ville de Zurich. Le kilo de café brésilien est facturé trois fois plus cher que ce que touchent les producteurs qu’il connaît bien à la suite de son séjour sur place. Sa conviction est faite: certains s’enrichissent sur le dos des consommateurs. Le problème touche l’ensemble des produits alimentaires. Pour bien comprendre de quoi on parle, il faut avoir en tête qu’à l’époque, une famille normale dépense environ la moitié de son revenu pour se nourrir. Contre environ 10% aujourd’hui.

QOSHE - Gottlieb Duttweiler, reviens, ils sont devenus fous! - Nicolas Jutzet
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Gottlieb Duttweiler, reviens, ils sont devenus fous!

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26.02.2024

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Je souffre du tsundoku, le «syndrome de la pile à lire», qui touche toutes les personnes qui achètent davantage de livres qu’ils n’ont le temps d’en lire.........

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