Le Premier ministre paraît lui aussi fébrile, sinon nerveux. Arrivé aux cent jours à Matignon, il a choisi des accents dramatiques pour évoquer, cette semaine, un nécessaire « sursaut d’autorité ». Délivré par surprise, sans idées neuves ou fortes qui le justifierait, ce discours a semblé une réponse bâclée à la succession récente de faits divers concernant des adolescents. Surtout, elle dessine en creux l’échec de l’équipe au pouvoir depuis sept ans.

Souvenons-nous des propos triomphalistes des ministres de l’Intérieur et de la Justice à propos d’augmentation sans précédent de leurs moyens budgétaires.

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Du personnel, des moyens : tout était là, officiellement, pour garantir la tranquillité des Français et fournir aux juges les outils de la sanction. Résultat ? Une causerie angoissée du Premier ministre. Et dans le même esprit, qu’ont apporté ces lois annoncées à grands sons de trompettes sur la sécurité renforcée et la vigilance accrue ? Pas grand-chose, apparemment. Beau bilan. Bravo.

La chronique politique de Jean-Michel Aphatie : "Défendre Kiev, c’est défendre Paris ; défendre l’Ukraine, c’est défendre la démocratie"

C’est ainsi que, chaque jour passant, s’installe le sentiment de la déconfiture. Elle pourrait se cristalliser dans le résultats des élections européennes, le 9 juin prochain.

Valérie Hayer, une inconnue du bataillon gouvernemental, mène campagne avec les moyens du bord. Mais le tintamarre et les désordres mis en scène par ses amis politiques lui sont un boulet aux pieds.

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Sans prétendre écrire le futur, on peut redouter pour elle un score médiocre, voire catastrophique si, distancée par le RN, elle se trouvait doublée par les socialistes. Quelles leçons devra, alors, en tirer le président ? Sans doute l’ignore-t-il lui-même.

En attendant, Emmanuel Macron s’occupe, décorant les gloires anciennes, celles des années quatre-vingt (Ardisson, Sardou). On pourrait y voir un bras d’honneur aux temps présents, si acrimonieux pour lui qui promettait, naguère, de « régénérer » la politique en nommant un homme jeune à Matignon. Pour l’instant, monsieur le Président, nous n’y sommes pas.

Jean-Michel Aphatie

Journaliste politique reconnu, Jean-Michel Aphatie, passé par la presse écrite et la radio, tient une chronique, chaque jour, dans Quotidien sur TMC.

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La chronique politique de Jean-Michel Aphatie : "Chaque jour passant, s’installe le sentiment...

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21.04.2024

Le Premier ministre paraît lui aussi fébrile, sinon nerveux. Arrivé aux cent jours à Matignon, il a choisi des accents dramatiques pour évoquer, cette semaine, un nécessaire « sursaut d’autorité ». Délivré par surprise, sans idées neuves ou fortes qui le justifierait, ce discours a semblé une réponse bâclée à la succession récente de faits divers concernant des adolescents. Surtout, elle dessine en creux l’échec de l’équipe au pouvoir depuis sept ans.

Souvenons-nous des propos triomphalistes des ministres de l’Intérieur et de la Justice à propos d’augmentation sans précédent de leurs........

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