THÈME

Nous sommes en 1908, au château des Gournay-Martin. Les préparatifs du mariage de Germaine Gournay-Martin avec le Duc de Charmerace vont bon train. Mais une lettre adressée au maître des lieux vient bouleverser ce monde qui semble immuable.

Il est écrit : « Monsieur, j’attire votre attention sur le diadème de la Princesse de Lamballe. J’ai la ferme intention de m’approprier ce joyau et me rendrai dès demain dans votre office parisien, où vous l’exposez et où vous entassez toutes vos œuvres d’art, pour une respectueuse perquisition », et c’est signé : Arsène Lupin !

L’émotion est à son comble. Entre Lupin et l’inspecteur Ganimard, la lutte s’engage, sous l’œil de la famille…

On est toujours ravi de retrouver ce héros à la fois typiquement français et universel, apprécié par tous. Sa verve, son espièglerie, ses fanfaronnades séduisent toujours, plus d’un siècle après que Maurice Leblanc a inventé le personnage.

Nous assistons en direct à l’une de ses aventures, pendant laquelle, fidèle à sa légende, il va annoncer son vol, le commettre et disparaître sans laisser de trace.

Lupin est mené tambour battant grâce à la mise en scène de Delphine Piard. L’action ne faiblit jamais, au rythme des péripéties et retournements de situation. Trois fois on croit Lupin démasqué et perdu, mais le bougre s’en sort toujours !

Les cinq comédiens, avec un esprit de troupe “café-théâtre“, s’en donnent à cœur joie et contribuent à tenir le rythme endiablé de l’action bien soutenue par une mise en scène moderne.

Les décors sont très épurés et lorgnent plutôt du côté de laBD, comme cette cheminée-passage-secret qui s’ouvre et se referme au gré de l‘action, ou ces motifs en trompe-l’œil directement inspirés du surréalisme.

Ce n’est pas que l’œuvre de Maurice Leblanc ait mal vieilli, mais l’écriture des romans policiers s’est tellement renouvelée depuis plus d’un siècle, que l’intrigue semble parfois un peu plate par rapport à ce quoi l’on s’est habitué de nos jours.

Le passage de l’écrit à la scène, pour un roman de quelques centaines de pages en une pièce d’une heure et quart, est périlleux tant il force à l’ellipse et vide la pièce d’une partie de sa substance. En voulant coller à l’action, on rate les scènes de séduction d’un Lupin tout aussi préoccupé de plaire à ces dames qu’à les délester de leurs bijoux.

Livres policiers, série TV dans les années 70, et plus récemment avec Omar Sy, films multiples, le dernier datant de 2004 avec Romain Duris, Arsène Lupin a inspiré un nombre impressionnant d’adaptations tous azimuts, avec des fortunes diverses. Cette abondante production permet à Lupin de s’inviter et demeureur dans notre mémoire collective.

Le commissaire Ganimard : « Nous allons attendre…
Lupin : Attendre qui, bon sang ?
Le commissaire Ganimard : Lupin.
Lupin : Lupin ? Alors décidément comme dans les contres de fées, vous pensez que cet homme va sonner, qu’ il entrera et emportera le
diadème ?

Le commissaire Ganimard : Oui, je crois !
Lupin : C’est palpitant ! »

Maurice Leblanc, né à Rouen en 1984 et mort en 1941 à Perpignan, est l’auteur de nombreux romans policiers et d’aventures, mais c’est son personnage d’Arsène Lupin, « le célèbre gentleman cambrioleur », qui fit sa notoriété et sa fortune.

On peut toujours visiter sa maison, le“ Clos Lupin“, dans la charmante station balnéaire d’Etretat (Seine Maritime), en face de cette fameuse « aiguille creuse » qui participe de la légende du « plus grand des voleurs » chanté par Jacques Dutronc au générique de l’adaptation télévisée des années 1970, avec l’ineffable Georges Descrières dans le rôle-titre…

QOSHE - "Lupin" : entre malice et espièglerie, Arsène Lupin s’empare de la scène - Charles-Édouard Aubry
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"Lupin" : entre malice et espièglerie, Arsène Lupin s’empare de la scène

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29.12.2023

THÈME

Nous sommes en 1908, au château des Gournay-Martin. Les préparatifs du mariage de Germaine Gournay-Martin avec le Duc de Charmerace vont bon train. Mais une lettre adressée au maître des lieux vient bouleverser ce monde qui semble immuable.

Il est écrit : « Monsieur, j’attire votre attention sur le diadème de la Princesse de Lamballe. J’ai la ferme intention de m’approprier ce joyau et me rendrai dès demain dans votre office parisien, où vous l’exposez et où vous entassez toutes vos œuvres d’art, pour une respectueuse perquisition », et c’est signé : Arsène Lupin !

L’émotion est à son comble. Entre Lupin et l’inspecteur Ganimard, la lutte s’engage, sous l’œil de la famille…

On est toujours ravi de retrouver ce héros à la fois typiquement français et universel, apprécié par tous. Sa verve, son espièglerie, ses fanfaronnades séduisent toujours, plus d’un siècle après que Maurice Leblanc a........

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