Le fait de vivre au moins un épisode de chômage est devenu une expérience majoritaire. Et la tendance devrait s’accentuer pour les plus jeunes générations d’actifs, pointe l’économiste Michaël Zemmour.
Dans un récent billet, Mathieu Grégoire soulignait que l’assurance chômage n’était pas l’affaire d’une minorité mais l’affaire de tous les salariés. En effet, l’assurance chômage constitue une sécurité pour l’ensemble de salariés, car elle « couvre » un risque, celui d’être privé de salaire du fait d’une perte d’emploi, avec des degrés d’exposition divers…
Dans un récent billet, Mathieu Grégoire soulignait que l’assurance chômage n’était pas l’affaire d’une minorité mais l’affaire de tous les salariés. En effet, l’assurance chômage constitue une sécurité pour l’ensemble de salariés, car elle « couvre » un risque, celui d’être privé de salaire du fait d’une perte d’emploi, avec des degrés d’exposition divers.
Mais quelle est la part des personnes qui au cours de leur carrière font un passage par le chômage ? La réponse n’est pas évidente, mais, comme me l’a indiqué Henri Martin, statisticien spécialiste des inégalités, un élément de réponse peut se trouver dans les données de retraite : l’échantillon inter-cotisants 2017, dont les données agrégées sont mises à disposition par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), permet d’identifier pour chaque génération et pour chaque âge, la part des personnes ayant validé au moins un trimestre de retraite au titre du chômage, de la préretraite, de la reconversion ou de la formation.
Les règles ont pu évoluer dans le temps mais selon la législation en cours, valider un trimestre au titre du chômage, implique d’avoir connu un épisode de chômage indemnisé d’au moins cinquante jours.
Le lot des plus jeunes
Les données montrent qu’à l’ère du chômage de masse, le fait de vivre au moins un épisode de chômage est une expérience majoritaire.
En 2017, à 30 ans, plus d’une personne sur trois avait validé un trimestre de retraite au titre du chômage. A 50 ans, c’est le cas d’une personne sur deux. Les chiffres montrent par ailleurs que les femmes de plus de 45 ans sont nettement plus nombreuses que les hommes à avoir validé des trimestres de chômage (5-8 points de plus). Un écart qu’on ne retrouve pas aux âges inférieurs.
En 2017, les personnes de 50 ans étaient légèrement plus de 50 %, à avoir validé au moins un trimestre utile de retraite au titre du chômage, de la formation, de la reconversion ou de la préretraite.
Mauvaise nouvelle, cette expérience devrait de plus en plus être le lot des plus jeunes actifs. Une approche par génération souligne en effet que les générations déjà en retraite (1958 sur le graphique) ont été un peu moins exposées au chômage, avec environ 45 % de personnes concernées en fin de carrière.
En revanche, les générations encore sur le marché du travail (génération 1968, 1978 et 1988 sur le graphique ci-dessous), sont toutes sur un sentier qui conduira plus d’une personne sur deux à valider au moins un trimestre de retraite via le chômage.
A 40 ans, environ 35 % des personnes de la génération 1958 avaient validé au moins un trimestre utile de retraite au titre du chômage, de la formation, de la reconversion ou de la préretraite.
Cette statistique rapide doit évidemment être lue avec précaution, il ne s’agit pas d’une comptabilisation parfaite du temps passé au chômage. D’une part, les trimestres considérés dans les données peuvent concerner d’autres situations que le chômage (préretraite, reconversion, formation rémunérée) mais surtout, ne sont comptabilisés ici que les « trimestres utiles » : les personnes, qui auraient connu une période de chômage dans l’année mais auraient par ailleurs déjà validé quatre trimestres de retraite par leurs seuls revenus d’activité, ne seraient pas comptées.
« Les réformes qui modifient l’assurance chômage concernent l’ensemble des salariés »
Tous concernés
On peut dès lors affirmer avec un bon degré de certitude que l’expérience du chômage à un moment de la carrière est une expérience majoritaire parmi les salariés, et qu’à ce titre la protection de l’assurance chômage et les réformes qui la modifient concernent l’ensemble des salariés.
Et ce, même si le risque de perte d’emploi à une date donnée, voire le risque de chômage de longue durée est, rappelons-le, particulièrement concentré sur les salariés les plus modestes et les contrats les moins protecteurs.
Au passage, ce sont aussi eux qui, faute de durée d’emploi suffisante ou parce qu’ils ont épuisé leurs droits, sont les plus susceptibles d’échapper aux critères d’indemnisation de l’assurance chômage.
Cet article est adapté d’une note publiée sur le blog de Michaël Zemmour.
Un salarié sur deux fait l’expérience du chômage au cours de sa carrière
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02.05.2024
Le fait de vivre au moins un épisode de chômage est devenu une expérience majoritaire. Et la tendance devrait s’accentuer pour les plus jeunes générations d’actifs, pointe l’économiste Michaël Zemmour.
Dans un récent billet, Mathieu Grégoire soulignait que l’assurance chômage n’était pas l’affaire d’une minorité mais l’affaire de tous les salariés. En effet, l’assurance chômage constitue une sécurité pour l’ensemble de salariés, car elle « couvre » un risque, celui d’être privé de salaire du fait d’une perte d’emploi, avec des degrés d’exposition divers…
Dans un récent billet, Mathieu Grégoire soulignait que l’assurance chômage n’était pas l’affaire d’une minorité mais l’affaire de tous les salariés. En effet, l’assurance chômage constitue une sécurité pour l’ensemble de salariés, car elle « couvre » un risque, celui d’être privé de salaire du fait d’une perte d’emploi, avec des degrés d’exposition divers.
Mais quelle est la part des personnes qui au cours de leur carrière font un passage par le chômage ? La réponse n’est pas évidente, mais, comme me l’a indiqué Henri Martin, statisticien spécialiste des inégalités, un élément de........
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